Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/237

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Sans un commandement, sans un mot, la halte se fait d’elle-même. Les hommes saisis et indignés se recueillent. Cette cathédrale sans toiture, blessée par les obus, avec ses colonnades écroulées, ses cadavres blanchis de statues, ses verrières détruites, c’était pour eux le travail sacré des ancêtres, une chose à eux, à nous. Et pour la première fois l’offense de la haine allemande les atteint directement. Pas-de-Chance exprime d’un mot à lui le sentiment des autres :

— Elle est rien « amochée ! »

L’adjudant Matheau se rapproche du lieutenant Fleuriot qu’il voit tout crispé, la moustache tremblante. Nénette entend le lieutenant murmurer sourdement :

— Ils le paieront, Matheau !

Nénette n’avait jamais vu de cathédrale. Elle trouve cela très haut, très lointain et se dit qu’il doit y avoir beaucoup de rats, dans les combles. Que celle-ci soit une ruine ou non, elle n’y entend pas grand’chose. Mais la consternation de ses hommes la frappe. Le capitaine vient à son tour au lieutenant Fleuriot.