Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/238

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— Je sais, oui, vous avez grandi à son ombre, mon ami.

Fleuriot, l’air un peu farouche, montre un espace béant, à droite de la cathédrale. Un pan de façade noirci demeure seul debout.

— Cela, c’était l’archevêché, avec la salle glorieuse des Rois où la cour prenait ses repas, lors des sacres.

Puis il se redresse.

— Nous continuons, mon capitaine ?

Nénette interroge de l’œil le guide de la colonne. On repart. Une ville cela ? Non, un champ de décombres, des rues qui s’allongent au milieu des plâtras effondrés, des pierres, des poutres, des cendres. Parfois une façade tient encore debout et un châssis de fenêtre s’y balance. Là une armoire est restée accrochée à la poutre d’une chambre. Une odeur de brûlé règne toujours dans l’atmosphère.

— Voilà bien la première fois, pense Nénette, que je traverse une ville sans rencontrer l’ombre d’un chien.

Personne. Pas un être vivant. Un tombeau. Une vie souterraine se cache dans les caves,