Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/250

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Le thermomètre de la vie monte follement dans les cerveaux. Ce qui fut pour chacun « l’existence », apparaît le fait d’une autre planète, une ère abolie. Mais caresser le pelage soyeux d’un petit chien aux yeux rieurs est un geste doux, apaisant, qui vous détourne un instant des horreurs de l’enfer.

— Mon adjudant, déclare Nénette, vous nous avez amenés dans un quartier bien étrange ; et il me semble qu’il y a ici quelque chose de peu sûr.

— Tu ne te trompes pas, Nénette. Avant ce soir, il y aura, dans cette tanière, bien des vides ; et je frémis, moi qui ai conduit ici tous ces hommes, à me demander lesquels seront frappés.

— Si j’étais vous, mon adjudant, au lieu de rester inerte et passif, attendant les balles dans ce terrier, je bondirais hors d’ici et j’irais chasser mes ennemis sans y mettre tant de patience. Il m’est arrivé plus d’une fois de me battre et contre des chiens plus gros que moi. Je ne mettais pas quinze mètres entre nous. Je fonçais sur eux. Je leur plantais mes crocs