Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/268

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Son mouvement déroute le tir. Il est au bord. Il étend son grand bras osseux tout droit pour le signal convenu. Puis on le voit tomber la tête en avant, dans la tranchée de l’ennemi.

Cela n’a pas duré dix secondes.

L’adjudant Matheau ferme les yeux, réprime un sanglot qui lui soulève la poitrine, et tout de suite :

— Prenez vos pics ; nous allons creuser un couloir pour joindre leur tranchée. Travaillez sans bruit, en silence.

Le pic-pelle, la pioche sont maintenant en œuvre. Les taupes bleues avancent doucement dans la galerie. Les coups des outils sont lents, assourdis. On dirait que le terrain est grignoté. Nénette, à deux pattes, gratte aussi, tant et si bien qu’à midi, Pas-de-Chance, qui est en avant, peut entendre les Boches manger leurs saucissons, de l’autre côté de la mince cloison de terre qui sépare maintenant leur abri du couloir français.

— Par ici maintenant le moulin à café.

Et la mitrailleuse est amenée jusqu’à cette