Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/274

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a-t-il plus d’ouvrage là-haut ? Et elle se livre à l’action individuelle, gravit, en flairant le terrain, le coteau broussailleux, cherchant le Boche, brûlant de le découvrir. Parfois elle s’arrête devant un animal étrange qui descend lentement la pente sur quatre pattes maladroites, en gémissant. Elle tombe en arrêt devant l’être inconnu, ses jarrets se raidissent, un jappement claironne. Mais quoi, ce pantalon rouge ! ce visage baigné de grosses larmes de souffrance ! Un ami sûrement ! Et Nénette laisse passer le pauvre camarade aux pieds gelés.

Il y a au cantonnement une sorte de grand paysan aux sabots pleins de paille, qui inspire tant de respect à tout le monde que Nénette se fait toute petite en passant devant lui. Le lieutenant Fleuriot, le commandant du poste lui-même, ne lui parlent que la main au képi. Nénette, elle, s’en va, le nez à terre, la queue frétillante, par politesse.

Ce soir, il y a grand conciliabule entre les chefs. Le capitaine Delysle, un papier à la main, cause avec nervosité. Et le grand paysan est