Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/277

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— Vous ne savez pas ? je suis cabot ! Oui, les gars, je suis cabot, le colonel vient de me nommer.

— Sacré Balandard ! murmure Pas-de-Chance, émerveillé.

Mais Balandard se trouble : sa voix s’altère.

— Quand ma petite femme saura ça !…

Il n’en peut dire davantage. D’ailleurs, là-bas, à l’extrémité du couloir, l’adjudant donne des ordres qu’on se répète de bouche en bouche :

— Au commandement, vous vous assoirez, tous, au bord arrière de la tranchée.

— D’un bond, vous gagnerez le bord avant.

— Alors vous vous coucherez et vous vous porterez ainsi à cinquante mètres de la tranchée ennemie.

— Et là, vous tiendrez sans tirer un coup de fusil.

Les voix s’étonnent ; elles se troublent, mais elles répètent docilement :

— Et là vous tiendrez sans tirer un coup de fusil.

— Jusqu’à la mort.