Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/316

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C’est une douce voix de jeune fille qui a parlé ainsi. Par naturelle politesse, par courtoisie, spontanément, sous l’influence de cette voix adorable qui l’émeut, corporal Jackson, qui n’a rien compris, propose :

— Visiter le camp, mademoiselle ?

— Visiter le camp, yes ! accepte l’inconnue en rougissant.

Les voilà partis, sinuant entre les tentes, s’engageant dans les rues multiples que dessinent leurs alignements, pénétrant dans les cuisines, les réfectoires, les laveries, les sécheries, les salles d’ablution, les salles de bains, les salles de musique, les salles de cinéma. La gaîté de la jeune Rouennaise réjouit Teddy. C’est un vivant éclat de rire. Sa fierté de posséder pour la guider dans le dédale un chevalier anglais, au vu et au su de ses concitoyens qui, eux, se débrouillent tout seuls, augmente encore sa joie. Elle et Teddy s’entendent par signes. Ainsi elle lui a fait comprendre en pianotant sur une boîte de conserves, qu’elle était dactylographe, et lui, par des gestes coupants, grâce auxquels il se