Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/43

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La famille Bouchaud est venue accompagner la famille Duval, jusque dans cette bousculade. En attendant le train, Robert Picot tourne autour d’Edith à qui, de tout le jour, il n’a pu adresser la parole en particulier. Un mouvement de la foule parvient à la détacher heureusement de son groupe. Elle se trouve isolée, en face de M, Robert. Cette gare bruyante n’est peut-être pas un lieu bien favorable à la discrétion des épanchements émus. Dans les romans, pour de semblables scènes, on choisit des lieux plus poétiques, où puisse régner un brin de mystère. Mais dans la réalité on prend ce qu’on trouve. Robert Picot est encore bien heureux de pouvoir échanger quelques mots avec mademoiselle Édith, même dans le brouhaha de cette salle d’attente.

— Votre père vous a dit que nous avions causé de vous, mademoiselle, murmure-t-il, un peu nerveux.

— Mais oui, répond Édith, assez troublée. Vous êtes… vous êtes bien gentil de penser à moi. Moi j’ai été très surprise, vous comprenez. Je ne peux pas vous répondre encore.