Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/44

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— Je vous déplais ? suggère le jeune homme, les dents serrées, mais l’air indifférent.

— Je ne dis pas ça… Seulement j’ai besoin de réfléchir.

À ce moment, ils subissent la forte poussée d’une grosse dame qui veut sortir. Après un silence, M. Robert continue, en fouillant son portefeuille :

— Je voudrais vous offrir quelque chose. Ce sont des vers.

— Oh ! dit Édith en rougissant, vous m’avez composé des vers !

Sur-le-champ elle pèse et estime qu’à défaut d’un aviateur cela aurait encore du cachet d’épouser un poète. Mais M. Robert, avec un pâle sourire :

— Non, non ; ils ne sont pas de moi. Je les ai simplement copiés pour vous. Ils sont de Sully Prudhomme. C’est beaucoup mieux que du Robert Picot.

— Ah ! dit Édith désenchantée.

Et elle tend la main pour prendre le papier.

— Je les ai copiés… avec… émotion, articule péniblement Robert Picot en regardant Édith.