Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/50

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— C’est donc vrai que l’ennemi approche ? questionne Louise.

Louise a son air accoutumé. Sa gravité ordinaire s’accorde bien avec l’heure présente.

— On le dit, répond l’oncle Bouchaud, mais moi, pour que je croie que Paris est pris, il me faudra voir cinquante mille casques à pointe sur la place de la Concorde. Et encore, quand je les aurai vus, je me dirai : « Abel, tes yeux t’ont trompé. »

— Bravo, monsieur ! applaudit des Assernes ; voilà une phrase qui mérite d’être historique.

— Je ne l’ai pas dite pour ça, reprend le père Bouchaud bien étonné.

— Il parait que dans la plaine Saint-Denis on entend le canon, observe M. Duval.

— Qu’allez-vous faire ? demande le romancier ; où allez-vous bien vous retirer ?

— Me retirer ? s’écrie le père Bouchaud en roulant des yeux furieux.

— Nous retirer ! dit en même temps M. Duval.

— Monsieur, reprend en redressant la tête le chef de rayon, il y a eu, le 28 juillet dernier,