Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/61

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les assomme en dépit du fracas de l’orage. Ils partent pour un pays plus beau que la terrible réalité…

Au petit jour, sur la route boueuse que l’aube éclaire à peine, voici venir trois soldats cyclistes, qui pédalent frénétiquement. La sueur fait des sillons dans la poussière de leur visage. En arrivant au petit bourg de la Chapelle, ils éveillent tout ce qu’ils trouvent d’hommes sur leur route pour savoir où loge leur colonel. Voici la nouvelle qui se chuchote : l’ennemi est à quatre kilomètres. Il avance rapidement.

Alors, pendant que dans la salle de la mairie trois colonels confèrent avec le commandant d’artillerie, dans l’air aigre du matin pluvieux, les notes détachées du réveil en campagne, que le clairon lance aux quatre vents, font sauter debout vingt mille hommes d’un coup, qui semblent surgir de la terre. Pas de jus. Pas de vin. Rien. En colonne par quatre et vivement ! Seul, le capitaine de la 8e dit à ses hommes :

— Nous restons pour protéger le mouvement.