Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/74

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nant tous les paquetages un à un jalonnent les routes. Donc, plus de rechange. Lecointre Henri se redresse, et, dans le costume classique du farinier, interroge anxieusement son ami :

— Hé, Picot, est-ce d’ordonnance, pour aller parler au capiston, cette tenue-là ?

— Mon vieux, c’est un peu léger. Mais enfile ta capote, et tu mettras ta cravate pour dissimuler ton décolleté.

Près de la haie, les hommes se disputent les places pour sécher leur linge au soleil. Plus loin on a mis à la broche, en plein vent, une trentaine de poules. Les broches sont en bois de hêtre et s’allument de temps à autre, de sorte que le rôti roule dans la cendre, ce qui cause aux cuisiniers une joie bruyante.

Le capitaine loge dans la cuisine d’une des fermes. Il est tout jeune encore. Il dit à M. Henri :

— Lecointre, êtes-vous mon homme pour une reconnaissance assez dangereuse ?

— Oui, mon capitaine.

— Vous savez que les Allemands se dissi-