Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/85

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avons été chargés d’une mission assez délicate. Il s’agissait, avant l’attaque, d’aller reconnaître la position ennemie, dans un bois qui nous dominait. Dites à mademoiselle Édith que Picot est brave comme tout. Malgré son apparence nerveuse, il ne perd jamais son sang-froid. Il m’a bien soutenu dans cette entreprise où la mort nous attendait à chaque seconde. Nous avons pu renseigner nos chefs sur la situation des Boches, et le matin, le soleil n’était pas encore levé que nous partions à la charge, vers ce petit bois. Les clairons sonnaient comme des fous. C’était à croire que, cachés derrière la meule où ils se protégeaient, ils étaient devenus épileptiques. Notre pauvre capitaine est tombé le premier, frappé d’une balle au front. Car là-haut, pendant qu’on faisait la grimpette, quatre mitrailleuses arrêtaient les assaillants, et je vous assure que tous ceux qui sont partis ne sont pas arrivés au sommet. Mais, par exemple, ceux qui ont mis le pied sur le plateau tenaient le bon bout ! Ah ! quelle débandade parmi les Boches ! En cinq sec, le bois était nettoyé.