Page:Yver - Mirabelle de Pampelune.djvu/94

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mètres d’ici. On l’aperçoit par le créneau, décrivant un arc de cercle immense qui semble enserrer notre ligne. Mais par ce trou, l’observation est difficile. Picot comprend le désir du commandant. Il s’agit de déblayer le parapet, d’y insérer horizontalement des plaques de blindage distantes de deux à trois millimètres, et de replacer les sacs à terre au-dessus. On aura là un observatoire magnifique, grâce à ce volet improvisé. Par exemple, le premier qui grimpera sur ce parapet risquera gros, malgré la convention tacite qui fait qu’on ne tire guère sur le poste d’écoute, d’une ligne à l’autre. Les travailleurs interrogent Picot du regard, anxieusement, cherchant à savoir lequel il va désigner pour la besogne.

— Donnez-moi votre pic, dit-il à un de ses hommes.

— Voilà, mon lieutenant.

Et c’est lui qui, s’agrippant aux anfractuosités du mur, saute sur le parapet qu’il se met à creuser. Oh ! il fait vite. Une stupeur cloue sans doute sur place les observateurs d’en face, mais, pendant les quelques minutes