Page:Yver - Un coin du voile.djvu/116

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— Vous ne mourrez pas, mon petit oiseau de bonheur ! s’écria Johannah.

Fridja reprit le crayon et écrivit de nouveau :

Je vous conjure de prévenir mon ami.

Johannah pouvait à peine la lire.

— Et où le trouver, ma pauvre Fridja ?

À Paris, à l’hôpital Laënnec, écrivez, télégraphiez, Qu’est-ce que cela vous fait, à présent que je vais mourir ?

— Je vous promets, Fridja, je vous promets tout ce que vous voudrez.

Et elle sortit pour faire adresser à l’hôpital Laënnec ce télégramme qui devait lui revenir le matin suivant, sous la mention Inconnu : « Fridja va mourir, venez. »

Bientôt la chambre de la malade fut envahie d’internes et de médecins qui sous leur uniforme blanc se mouvaient, s’agitaient sans bruit, parlaient sans troubler le silence, tournaient autour du lit, familiers de la Mort, lévites funèbres experts en ces rites muets ; et l’on n’entendait que le bouillonnement doux de l’eau dans