Page:Yver - Un coin du voile.djvu/119

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Les jours qui suivirent furent pleins d’alternatives. Tout l’hôpital s’occupait de Fridja. Aux cuisines, aux buanderies, dans le personnel, parmi les malades, à la communauté et dans toute l’École de médecine, il n’était question que de mademoiselle Swordsen. Le bruit de sa maladie se répandit en ville. Les journaux enregistrèrent ce nouveau cas d’héroïsme médical. L’âge de la jeune interne, sa beauté, la poésie de son origine nuageuse de Scandinave, tout contribuait à intéresser à la malade la ville entière. Un enthousiasme naquit pour elle, une apothéose silencieuse et infiniment touchante de sympathies, qui créait jusqu’autour de son lit une atmosphère glorieuse. Johannah le sentait et le savourait. C’était la réhabilitation de Fridja, c’était l’honneur reconquis. D’avoir sauvé tant de petits enfants du mal horrible, elle en mourait à son tour. Elle était la rançon de tant de vies rendues. La mère d’un enfant guéri vint à l’hôpital et demanda à la voir. On l’introduisit : elle se prit à pleurer devant la détresse de cette belle fille à qui elle devait son enfant. Ses larmes