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Page:Yver - Un coin du voile.djvu/122

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voulait bien mourir pour expier le chagrin fait à Johannah.

Lorsqu’elle vit devant elle sa chérie, la fille de son esprit, son enfant, morte, Johannah, qui était seule près d’elle, tombant à terre se mit à crier de douleur, la bouche écrasée sur les matelas qui assourdissaient le bruit de sa voix. Et elle voyait se dérouler toute cette jeune vie fauchée, depuis le temps où petites filles, elles jouaient toutes deux à la poupée, dans le parc plein de sapins, à Bergen, jusqu’au soir où pour la première fois Fridja ne s’était pas trouvée à l’heure habituelle dans la chambre commune qu’elles occupaient à l’hôpital. Fridja déshonorée ! une Swordsen ! Sa sœur ! Quel supplice Johannah avait enduré ! Elle avait eu des colères terribles et tendres contre la coupable ; elle avait supplié impérieusement, à genoux devant Fridja et lui broyant les mains : Quinze jours, elle avait lutté quinze jours pour arracher sa sœur à cet amour sans issue ! Puis elle était la plus forte ; elle l’avait vaincue. Mais Fridja était demeurée devant elle comme un opprobre qu’elle méprisait et chérissait à la fois. Et