Page:Yver - Un coin du voile.djvu/126

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Une caresse ! Pour la première fois, elle en imaginait de suaves, d’adorables, toutes celles que sa fière et pure pensée pouvait concevoir. Elle songeait à des lèvres qui baiseraient ses mains, à des mains qui essuieraient ses larmes, tendrement, sans qu’elle sût quelles seraient ces mains ni ces lèvres. Et elle rêvait ainsi, dans sa chambre mi-obscure, désolée, mais avec l’espoir inavoué, la certitude que bientôt cette porte s’ouvrirait, qu’une personne entrerait et que cette personne serait Vergeas.

Vergeas ! Elle l’attendait, sans savoir pourquoi, avec angoisse et avec tranquillité. La chambre s’obscurcissait lentement ; la blancheur de la fenêtre drapée de calicot blanc, y maintenait un reste de lumière. Johannah tardait à allumer l’électricité. Assise à sa table de travail elle tenait les yeux rivés à la porte qu’il lui semblait voir bouger sans cesse. Sa douleur s’engourdissait en une sorte de somnolence. C’était une langueur presque douce. De longues minutes s’écoulèrent. Le crépuscule de février se prolongeait…

Soudain, il y eut en elle comme une voix