Page:Yver - Un coin du voile.djvu/145

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je ne sais. Elle réussit d’ailleurs quel que fut son dessein, car, si j’étais surpris, je m’amusais énormément. Quel dommage qu’elle soit si… en l’air, cette jolie petite Friquette ! Quand elle récite ses balivernes, quel bon regard limpide elle pose sur vous ! Et quand elle sourit silencieusement, après son rire d’artifice, que ses lèvres tendres, un peu longues, un peu pâles et anémiées, mais d’une délicatesse de fleur, lui font donc une expression charmante ! Et puis, quand la visite finie, elle sort avec madame d’Arnoy, et qu’elles traversent les rues de Pavillon, quelle câlinerie dans son geste de prendre le bras de sa sœur !

Seulement, voilà, elle est trop riche. Il est clair que ces gens-là jettent l’argent par la fenêtre, qu’ils sont heureux d’être millionnaires et qu’ils le montrent, et que Friquette se croit tout permis.

Et je me dis, marraine, que Friquette est une enfant gâtée et qu’il faut l’excuser.

pierre.