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Page:Yver - Un coin du voile.djvu/150

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— Je sais que, si pour mon malheur j’en avais jamais, ils ne m’embarrasseraient guère. Je ne connais qu’une chose, la nourrice ! Mais s’affubler de ces êtres encombrants, qui sont obstacle à tout, qui vous absorbent et vous annihilent, c’est absurde !

— Voyons, mignonne, lui dit la sous-préfète, c’est pourtant gentil à croquer, un poupon rose mailloté de dentelles blanches.

Friquette fit la grimace.

— C’est affreux, madame ! L’amour maternel est d’ailleurs un instinct tout à fait animal, au-dessus duquel les intellectuelles peuvent et doivent s’élever.

— Allons, allons ! je suis sûre que vous adorerez vos enfants, et que pour commencer vous raffolerez de votre neveu.

— Mon neveu ? Je ne daignerai pas jeter les yeux sur lui, soyez-en persuadée. Les charmes de l’enfance, voyez-vous, les grâces innocentes, les mains potelées, les quenottes, les frisettes, tout cela c’est si vieux jeu, si usé !

Ces dames et ces messieurs faisaient cercle autour d’elle et s’entre-regardaient en riant.