Page:Yver - Un coin du voile.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

danses, au moment où le flot des robes claires s’oriente vers le buffet. À la faveur du désarroi qui règne toujours alors, Claudia fut aussitôt entourée et forcée de commencer sa distribution de sourires et son partage de poignées de mains. Sept ou huit jeunes gens — tellement semblables sous leur frac, leur chevelure cirée et leur rigidité de même école, qu’on aurait dit une douzaine de frères jumeaux — commencèrent à s’empresser autour de mademoiselle de Vauges. Elle souriait toujours et recevait leurs hommages, aimablement, avec plus d’indulgence que de coquetterie. Elle sentait bien, quand elle prenait la peine d’y réfléchir, ce qu’il fallait penser de cette courtisanerie, mais elle n’était pas fâchée pourtant de cette adulation perpétuelle à laquelle nulle femme n’eût pu être insensible.

Bientôt elle fut entraînée vers le buffet où ses adorateurs la comblèrent de friandises. Elle était épanouie et joyeuse ; on voyait bien alors qu’elle se laissait faire la cour sans arrière-pensée. Mais tout d’un coup, elle revint dans la grande salle du bal en disant à mi-voix :