Page:Yver - Un coin du voile.djvu/176

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elle vint les retrouver et fit signe à M. de Vauges, qui dansait encore quelquefois, d’inviter sa cousine aînée. Mais celle-ci se récusa en faveur de sa cadette. C’était, à son avis, un événement si extraordinaire qu’il fallait, pensait-elle, en faire bénéficier la plus jeune. Pendant que les deux sœurs se faisaient ces politesses, on vint de nouveau solliciter, pour une danse, Claudia, dont on avait découvert la retraite ; elle n’eut pas le courage de refuser.

Durant l’une des pauses de cette danse un jeune homme, qu’elle avait déjà rencontré dans le monde, vint lui demander s’il pouvait compter sur elle pour le cotillon. Ce jeune homme, dont elle connaissait l’origine plébéienne, ne lui plaisait pas. C’était le préparateur d’un grand maître de sciences à la Sorbonne. Elle avait entendu parler de son intelligence, mais elle le croyait ambitieux, et elle ne pouvait songer à sa basse extraction sans lui attribuer toutes sortes de vilains calculs et de féroces convoitises.

Elle aimait mille fois mieux les sots compliments de ses élégants admirateurs que