Page:Yver - Un coin du voile.djvu/178

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paraissait sans avoir obéi. Cet acte fut la confirmation de son jugement contre le jeune homme, et sa rancœur lui monta aux lèvres dans un mot qui lui semblait condenser toutes les cupidités et les bassesses de cette âme vulgaire.

— Le lâche, oh ! le lâche !

Elle trouvait que ce dédain de roturier, c’était à la noble misère de ses cousines la suprême injure. Elle pardonnait aisément à ces beaux mondains qui la fêtaient de n’avoir pas vu leurs jolis visages de pastels ; mais ce fils du peuple qui, grossièrement, leur faisait l’affront de leur marchander une danse parce qu’elles n’avaient pas de dot à convoiter, c’était exorbitant et cela la révoltait. À partir de ce moment, elle refusa toutes les demandes et s’en alla s’asseoir à côté de ses cousines, avec une envie folle de les embrasser, de les cajoler, de leur demander pardon pour ce vilain personnage.

À les regarder ainsi, tendrement elle se prit à les admirer. Elles avaient un col étroit de race dont la blancheur se fondait avec les flots