Page:Yver - Un coin du voile.djvu/18

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lité invraisemblable de l’amour ! Mais quelque chose de puéril et d’incertain émanait d’elle qui révélait la jeune fille.

Et comme les croix, les urnes, les stèles le dissimulaient, il put la contempler à l’aise, sanglotante et les mains tordues de douleur, près d’une tombe blanche dans sa pierre neuve.

Pleurerait-elle son enfant ? se demanda-t-il encore. Et il avait au cœur une sensation aiguë et nouvelle qui le surprenait en l’oppressant un peu, et le sang-froid de sa philosophie défaillait.

Le tombeau portait sur sa pierre blanche, ces seuls mots :

JACQUES
9 ANS

Était-ce son fils ? Mais quelle maternité invraisemblable pour sa jeunesse ! Et très énergiquement le jeune homme se refusait à croire qu’elle fût mère.

L’étrangeté de cette inconnue l’intrigua