Page:Yver - Un coin du voile.djvu/184

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n’était plus la même ; dégagée de toute parure, elle laissait voir sa vraie beauté, son cachet propre, moins éblouissant que l’autre, mais plus personnel et d’une saveur plus franche. Les demoiselles de La Croix-Jacques s’amusaient énormément de cette idée ; pour Claudia, elle riait aussi, mais plus doucement, dissimulant sous sa gaieté la profondeur de l’acte qu’elle venait d’accomplir.

— Décidément, ma pauvre Claudia, lui dit madame de La Croix-Jacques, tu veux donc devenir la sœur de tes cousines ?

— Oh ! oui, être pareilles, toutes trois pareilles ! s’écria la jeune fille avec une résolution mystérieuse ; que rien ne puisse plus nous distinguer !

Toutes trois pareilles, elles l’étaient en effet, quelques semaines après, la première fois que Madame de La Croix-Jacques conduisit les jeunes filles à la grand’messe de Saint-Thomas-d’Aquin. La maman, pour faire honneur à Claudia, portait la robe de soie noire du bal. Les jeunes filles se ressemblaient sous leurs trois toques simplettes d’astrakan, quoique les