Page:Yver - Un coin du voile.djvu/186

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

reuse, pour se présenter dans la seule parure de sa jeunesse et de son attrait moral, il y avait plus qu’un caprice d’enfant riche. Il y avait le désir d’opérer enfin dans les hommages qu’on lui offrait, une sélection, en écartant les serviles, les cupides, ceux qui s’adressaient à sa fortune, ceux qui allaient à la magie de son opulence, irrésistiblement, comme la limaille de fer se rue à l’aimant ; ceux enfin qui ne l’atteignaient pas, elle, Claudia, qui sous son manteau de richesse cachait un cœur tendre, affamé de sympathies vraies et de sincérité. Dans cette résolution, il y avait surtout l’anxiété de savoir ce que valait sa stricte personnalité, ce qu’on allait penser d’elle quand elle n’aurait plus pour plaire cet éclat d’emprunt de sa richesse et de son élégance. C’était pour tout cela que, surmontant ses instincts féminins, ses impulsions vaniteuses, les mille liens qui retiennent une femme à ce qui la fait belle et admirée, elle avait, d’un effort douloureux, secoué les épaules et fait tomber le manteau somptueux.

À la sortie de l’église, sur les marches du