Page:Yver - Un coin du voile.djvu/189

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quentations mondaines, et l’influence des manières parisiennes, relâchées. Claudia prétendait en riant que Juliette balayait comme une reine et que Fanny allumait le feu avec une façon de vestale. De fait, en leur moindre occupation, se révélaient un souci involontaire de distinction, une grâce un peu hautaine, qui paraient leur labeur grossier d’un geste de discrète élégance — soit que Juliette, gracile et cambrée, poussât son balai ; soit que la main fine de Fanny fourrageât dans les braises du foyer.

Le principe substantiel de ces vies de travail nourrissait fortement l’âme de Claudia. Elle y perdait le peu de frivolité que son existence affolante avait laissée en elle : elle se refaisait et se complétait.

Parmi les amis de Vauges, les uns s’étaient dit, voyant la retraite de Claudia coïncider avec l’absence de son père : « Le banquier est dans une mauvaise passe. » Les autres ne s’étaient