Page:Yver - Un coin du voile.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

mêler de nouveau, telle on la croyait désormais, réduite aux seuls attraits de ses vingt ans, au cœur même de ce monde qui la réprouvait.

Un jour, elle pria madame de La Croix-Jacques de la conduire à des leçons de danse qu’elle négligeait depuis longtemps, expliquât-elle, et qu’elle ne voulait cependant pas abandonner.

Elle ajouta :

— Fanny et Juliette viendront avec moi, n’est-ce pas ?

Car ce n’était pas assez de son humiliation propre, il lui fallait encore s’abreuver de celle de ses cousines, épouser leur pauvreté, goûter avec elles à l’indifférence dédaigneuse de son propre milieu. Et toutes trois, dans leur robe étroite de mérinos noir — l’uniforme de la simplicité — elles firent irruption un beau soir dans le salon tout de glaces et de lumières du grand professeur à la mode : les deux sœurs très intimidées de voir leur image reflétée partout autour d’elles, Claudia au contraire le marcher ferme, l’énergie au cœur.

Le professeur, — un très bel homme à la che-