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Page:Yver - Un coin du voile.djvu/199

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temps, comme les poètes en tissaient autrefois dans leurs songeries, comme on en tisse maintenant en Angleterre, dans les grandes usines sombres.

Quelqu’un prononça le nom de Claudia.

Alors ce furent des chuchotements plus vifs et plus mystérieux. Les soupirs légers et frivoles d’une pitié superficielle voltigèrent sur des lèvres qui n’en cessèrent pas de sourire. On parla de revers et de catastrophe ; on parla de réclusion et même de prise de voile, quand la maîtresse de maison dit :

— Chut ! Claudia de Vauges ? mais elle est ici. Elle a rencontré l’autre jour mes filles, au cours de danse, et elle s’est fait inviter sans façon, avec des parentes qui l’accompagnaient. Elle aimait tant le monde, la pauvre petite, qu’elle s’y rattache encore, c’est bien naturel.

Il était bien naturel en effet qu’elle fut venue, mais pas au sens où l’entendait la maîtresse de maison. Si Claudia avait voulu venir, personne ne pouvait deviner son idée secrète. On ne l’avait pas même vue. C’était elle qui entre les deux demoiselles de La Croix-Jacques,