Page:Yver - Un coin du voile.djvu/200

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habillée d’une robe copiée sur la leur, se cachait à demi — un peu plus pâle seulement que de coutume — derrière le battant d’une porte ouverte. Pour que ses adorateurs vinssent ici chercher Claudia, il fallait qu’ils eussent bien grande envie de la faire danser, et jusqu’à présent rien de semblable ne se manifestait. Animée d’une gaieté nerveuse, Claudia babillait avec ses cousines, pendant que madame de La Croix-Jacques, résignée, employait son temps comme elle le pouvait, soit à compter les couples, soit à dénombrer les bougies.

Cependant, à la longue, on découvrit mademoiselle de Vauges et la maîtresse de maison vint échanger quelques mots avec elle. Cette dame parut fort contrariée de ce que personne n’eût invité Claudia, car c’est une des vanités raffinées de la réception, de vouloir que chez vous le dernier des invités jouisse pleinement. Quand elle s’éloigna, Claudia la suivit des yeux, et la vit s’approcher de deux ou trois jeunes gens qui causaient dans l’embrasure d’une fenêtre. Elle observa avec un redoublement d’attention et comprit qu’une légère