Page:Yver - Un coin du voile.djvu/215

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Elle l’attendait sans se l’avouer, sans le savoir, dans ses accès de gaieté et dans ses accès de mélancolie, dans ses vagues désirs de bonheur imprécis, et chaque fois qu’autour d’elle, parmi ses amies, avait fleuri l’amour. Et par raffinement, elle voulut entendre encore plus sûrement le message. Il fallut lui redire qu’elle était aimée, que le beau garçon sympathique tant de fois rencontré par les rues rêvait d’elle, l’attendait, l’appelait, la choisissait entre toutes pour être l’amie de sa vie entière, sa compagne, sa femme. Alors elle ferma les yeux et dit sourdement :

— Je me croyais trop vieille pour cela. Elle avait cessé de sourire. De son air de bravoure et d’énergie, rien ne lui restait plus ; elle était infiniment grave et recueillie.

— Je m’étais toujours dit, prononça-t-elle très bas, que j’aimerais beaucoup celui qui m’aimerait.

Le moment vint d’expliquer la chose au cher papa. Hélène lui fit mille cajoleries, l’embrassa au front : « Écoute, mon petit, je m’en vais te dire une grande nouvelle. » Et elle lui raconta tout