Page:Yver - Un coin du voile.djvu/219

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Lui, surprit les yeux de détresse qu’elle eut tout à coup :

— Je l’aime bien aussi, croyez-le, Hélène ! Je veux lui faire une vie bienheureuse, bien tranquille.

Par délicatesse, Hélène, la fierté même, n’osa pas dire ce qu’elle avait espéré. Le fiancé esquissa plusieurs combinaisons. On aurait pu conserver au vieux monsieur l’appartement, avec la jeune bonne, qui paraissait dévouée. Il y avait aussi la Maison de Santé. Mais ce qui lui souriait le plus, c’était la Pension de Famille de la petite ville, où un vieux ménage fort convenable recevait les personnes âgées, et leur prodiguait tous les soins requis.

Hélène ne répondit pas. Sa gorge se serrait. Les larmes lui montaient aux yeux. Une amertume lui vint contre ce fiancé qu’elle trouvait si cruel. Elle crut cesser de l’aimer. Ces choses s’étaient dites imperceptiblement, et sous la lampe, là-bas, le grand vieillard placide poursuivait son rêve insondable.

Le jeune homme, trop intelligent pour ne pas discerner que sa fiancée souffrait beaucoup,