Page:Yver - Un coin du voile.djvu/22

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par une bravade, que sa guérison était complète, il choisit le chemin où l’on voit un cyprès énorme étouffé par le tronc de reptile d’un lierre.

Elle ne venait pas.

Les arbres avaient jauni, et dans les lointains bleuâtres, sous le mystère des taillis hérissés de stèles grises, c’était exquis de plonger les yeux pour épier l’arrivée de l’inconnue.

Un grand silence régnait. Les cris d’oiseaux se faisaient rares. De minute en minute, une feuille sèche tombait.

Soudain la jeune femme apparut dans la profondeur des taillis vaporeux, mince dans sa robe noire, les gants de peau serrés au poignet, la démarche un peu lasse, une fourrure flottante au cou. De loin, une rêverie attristée se lisait dans ses yeux.

Il s’éloigna, la vit venir, s’agenouiller et, le front dans ses mains gantées, s’absorber dans une pensée profonde. Elle ne pleurait pas. À pas de loup il s’approcha. En levant les yeux, elle le vit, debout près d’elle, la contemplant.