Page:Yver - Un coin du voile.djvu/224

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serais-tu pas content de vivre dans la maison de la bonne madame Lethuillier. Tu sais, dans la ville haute, ce jardin où l’on voit de si beaux espaliers, c’est là que tu te promènerais, mon petit père chéri, et j’irais te voir tous les jours.

Le vieillard avait un caractère exquis. Tout le satisfaisait. Qu’envisagea-t-il de précis dans cette perspective ? On ne le sut pas. Mais souriant, de bonne humeur, il prononça :

— Oui, oui, certainement…

Alors, libérée d’un grand poids, Hélène conclut dans la Pension de Famille les arrangements définitifs. Le mariage aurait lieu à la fin d’octobre. Il fut convenu que le vieillard serait installé dès le commencement du mois pour s’habituer doucement à sa vie nouvelle avant le voyage de noces des jeunes gens.

Une fièvre brûlait les fiancés. L’angoisse sacrée de l’amour les oppressait chaque jour davantage, à mesure qu’ils approchaient de l’union. Déjà Hélène était entrée dans son « avenir ». La brisure était accomplie, son passé mort, et la pensée de celui le synthétisait