Page:Yver - Un coin du voile.djvu/235

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d’un garçon très brillant, mais sans fortune, qui occupait une situation assez indéfinissable dans un commerce important de charbon. La petite avait dit péremptoirement : « Ce charbonnier me plaît. » C’était la première fois qu’elle parlait de la sorte : on était disposé à l’écouter.

» Je répondis à la mère : « En fait de mariage, je n’ai pas d’opinion. C’est la grosse aventure. Agissez avec votre instinct, plus délicat que le mien. Mais, pécuniairement, on peut toujours entourer l’union de ses enfants des précautions élémentaires. Ce jeune homme ne possède rien ; c’est ce qui m’effraie pour mademoiselle Marie-Thérèse. Exigez qu’il contracte une assurance, afin que, dans le cas douloureux du veuvage, votre fille puisse soutenir son rang et élever ses enfants. »

» Je me souviens même que, sur son acquiescement, je fus appelé à régler l’affaire. Une assurance fut conclue, pour une prime de quatre-vingt mille francs à toucher en cas de décès du mari.

» Le mariage se fit ; j’y assistai et il me parut