Page:Yver - Un coin du voile.djvu/251

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mais croire aveuglément en elle lors d’une tentation semblable, c’était impossible. J’étais heureux d’aller la surprendre en pleine nuit, à l’heure où elle ne m’attendait pas, d’apprendre à l’improviste, sans détour possible, comment elle agissait près de ce mari.

» La rue endormie et éteinte, je vis les deux fenêtres du quatrième, là haut, faiblement éclairées. Je montai. C’était un escalier étroit et sombre, je dus m’aider d’allumettes pomme guider ; je n’eus jamais en me rendant près d’un agonisant d’impression telle. Le cœur me battait comme si le malade eût été mon fils. Arrivé au palier, tâtonnant de la main, je sonnai très faiblement. On ne me répondit pas. Je hasardai un autre coup et, comme on ne m’ouvrait pas encore, je vis que la porte n’était pas fermée à clef. J’entrai tout seul. Je connaissais maintenant l’appartement minuscule. Une veilleuse posait ici, près de l’alcôve, où les deux petites filles dormaient. Je pénétrai dans la chambre ; une bougie brûlait sur la table de nuit ; le malade, la tête relevée par deux oreillers, me regardait fixement. Une