Page:Yver - Un coin du voile.djvu/265

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qu’une journée pour que les yeux caressants de mes petites amies fissent leur office ? Je n’avais plus la ressource du coup de foudre, puisque Jean avait reçu le premier éclair sans broncher.

Au déjeuner, je vis avec consternation qu’Édith à droite, Lilian à gauche, recevaient part égale des attentions de Jean, et que ces attentions se bornaient à l’élémentaire politesse masculine. Je n’y comprenais rien, il fallait que le méchant garçon eut un cœur d’argent pour résister aux griseries que les jolies filles exhalaient comme des roses.

Ce que Maud devint ce jour-là, nul ne le sut. Sa grammaire traîna jusqu’au soir sur la console du salon ; on sentait à chaque coin de la maison le parfum d’iris que fleuraient ses cheveux, et qu’elle laissait après elle, partout, mais on ne pouvait l’apercevoir.

Vers cinq heures, comme je craignais que Jean ne s’ennuyât, et que la grande chaleur du jour diminuait, j’emmenai ma jeunesse visiter l’église ; mais lorsqu’il s’agit de découvrir le Benjamin de la bande, le Benjamin nous glissa des mains sans qu’on put le trouver.