Page:Yver - Un coin du voile.djvu/266

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J’envoyai Jean dans le parc, et j’appelai dans toute la maison : « Maud ! Maud ! » mais Jean revint bredouille, et quand je me décidai à monter au second pour frapper chez la fillette, sa porte ouverte laissait voir, en un fouillis de chiffons, de robes, de chapeaux, de balles, de raquettes, le nid vide.

Seulement, à peine dans l’église — une cathédrale bijou, très svelte, — j’aperçus, à demi cachée par un pilier, une jupe rouge que je connaissais bien, et qui gagna tout de suite, par une autre porte, les vieilles rues normandes de la petite ville.

— Tenez ! dis-je à Jean, qui eut à peine le temps de voir.

Et Jean se mit à rire.

Ce jour-là, nous eûmes une soirée comme Lamartine en eût inventé si de son temps on n’avait pas déjà connu les jolis crépuscules. On nous mit des chaises sur la terrasse — ma terrasse à balustres d’où l’on voit les trois couronnes ducales du clocher, la Seine large et le paysage léger — et je demandai à Jean de prendre sa mandoline. Il s’adossa aux colon-