Page:Yver - Un coin du voile.djvu/270

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serrées en d’étroits jerseys, coiffées de minuscules casquettes, les interstices où l’air respirable cherchait un dernier refuge. Mes jolies Anglaises alertes, la jupe franchement relevée, escaladèrent une carriole aux brancards abattus, que Jean leur avait découverte, et nous nous mîmes à causer tous les deux près de là, lui se faisant vieux et moi jeune pour être aimables.

— Tantinette, dit-il tout à coup câlinement, est-ce que cela vous dérangerait si je restais après le flot ?

Si cela me dérangeait, quand cela m’arrangeait tant ! Je protestai, dressant l’oreille, et lui poursuivit par phrases coupées :

— Je me trouve décidément très bien chez vous. C’est ravissant votre maison… et votre maisonnée. Vous avez dit un million de dot, tantinette ?

— Oui, Jean, un million.

Et je perdais la tête de joie.

— Mais elles sont Anglaises !…

— Oh ! cela !…

Un houhou courut dans la foule, avec des « le voilà ! » et des poussées affreusement dan-