Page:Yver - Un coin du voile.djvu/278

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

quoi l’on reconnaissait à peine, après toute une nuit de pression, les fleurettes blanches de la veille. Que ç’aurait été joli de traduire ce qu’elle leur chantait tout à l’heure !

Elle ne répondait rien.

— Ma petite belle, lui dis-je enfin, pourquoi me le cacher ? je sais bien que vous l’aimez, allez ! et c’est parce qu’il m’a chargé de vous dire quelque chose que je viens.

Alors, d’une geste brusque qui secoua les ondes blondes, elle se tourna vers moi, effarée, me dévorant de son regard chercheur, son coude plongeant dans le duvet, et son menton aux rondeurs enfantines dans le creux de sa main.

— Quoi ? me demanda-t-elle.

— Que vous lui faites de la peine en vous sauvant toujours, Maud. Comprenez-vous bien ce que je vous dis ? (Elle me fit de la tête un oui très expressif.) Il voudrait vous voir plus, vous parler quelquefois, et vous le fuyez sans cesse. Enfin, il voudrait que vous sachiez par moi, que lui aussi, ma petite amie, vous aime tendrement.