Page:Yver - Un coin du voile.djvu/281

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soleil ; l’âme de Jean retrouvait une fraîche floraison printanière comme les feuillages bronzés de l’été redevenaient pâles avant de se flétrir ; et les souffles tièdes des belles après-midi, caressant les deux jeunes gens, semblaient n’être que le courant, devenu tangible, de leur tendresse.

Pourquoi raconter leurs cinq jours de joie sitôt finis !

Un matin, j’entendis des rires fous sur la terrasse, les voix claires des jeunes filles et les questions de Jean, intrigué. Comme je m’approchais, celui-ci m’expliqua :

— C’est une lettre du docteur Islington, et ces demoiselles ne veulent pas me dire ce qu’elle contient.

Oh ! dear me ! s’exclamaient les joyeuses filles, à cinquante ans !

— Mais qu’est-ce qu’il y a ? demandai-je à mon tour, la curiosité très éveillée par cette gaieté ; que vous dit le docteur, mes petites ?

Lilian la première retrouva la parole, et prenant la lettre, nous traduisit en médiocre français la prose de son père. Cette hilarante nou-