Page:Yver - Un coin du voile.djvu/284

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quand on regarde pour une dernière fois, et je me sentais dans l’âme une tristesse sans fond.

Quand Maud revint, elle avait les yeux rouges et me dit :

— Vous savez qu’il s’en va ? Il faut absolument qu’il parte ; il a reçu une lettre pressante.

Et elle se mit à m’expliquer dans son mauvais français un enchevêtrement de circonstances commerciales, à quoi je n’entendais rien, et qu’avec son esprit rêveur, mais britannique — flamme et fumée, — elle avait tout de suite comprises.

Puis, comme une excuse, elle ajoutait :

— Mais, dans quatre jours, il m’a promis d’être revenu.

— Voyons, dis-je à Jean, c’est vrai que vous allez nous quitter ? Vous ne pouvez pas attendre la fin du mois ou celle du congrès d’Allemagne ? Vos affaires patienteraient et vous ne rougiriez pas si vite les yeux de la pauvre Maud.

— Mais non, reprit-il dans un agacement, mais non, cela ne peut pas attendre.

Et tout ce que j’objectais contre ce départ recevait cette réponse lassante : « Mais non » ;