Page:Yver - Un coin du voile.djvu/92

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et à bon droit, il faut le reconnaître. Une jalousie aussi éthérée que la vôtre ne pourra jamais excuser vos… manques d’égards. Je veux bien mettre ma cliente au courant de votre démarche…

— Mademoiselle ! dit le mari ardemment, je vous demande plus. Vous êtes bonne, généreuse, si jeune, avec tout un avenir brillant et le bonheur devant vous ! Nous sommes deux malheureux… Usez de votre ascendant sur ma femme, conseillez-la, guidez-la. Soyez bienfaisante, refaites de vos mains notre vie ravagée. Reconstruisez notre foyer. Rendez-nous l’un à l’autre.

— Mais, monsieur, reprenait la jeune fille toute crispée, je ne guide ma cliente que judiciairement : je n’ai aucun pouvoir sur sa conscience.

— Une avocate n’est pas un avocat. C’est parce que vous êtes une femme que je suis venu. Vous saurez les mots qu’il faut dire.

Marguerite eut un accès de nervosité.

— Quels mots ? Puisque la chose est si aisée, monsieur, écrivez vous-même à ma cliente ?