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Page:Zévaco - Les Pardaillan - L'épopée d'amour, 1926.djvu/11

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voilà tout. Il n’y aurait que le cadavre de changer.

Il descendit avec précaution.

A mesure qu’il descendait, l’intérieur de la cave lui apparaissait plus nettement

Un spectacle étrange, presque fantastique, s’offrit à sa vue.

Il se glissa alors sans bruit dans un angle obscur pour ne rien perdre du spectacle en question.

La scène que nous allons retracer et qui se déroule sous les yeux du maréchal, était éclairée par une torche de résine qui traçait un cercle de lumière, tandis que le restant de la vaste cave demeurait plongé dans les ténèbres.

Dans ce cercle de lumière, éclairé par les lueurs fumeuses de la torche, apparaissaient deux hommes.

L’un d’eux était debout, attaché par des cordes à une espèce de poteau de torture.

L’autre était assis sur un billot de bois, en face du patient.

Celui qui était attaché au poteau était assez jeune encore ; il avait une figure blême de terreur et poussait des cris à fendre l’âme la plus dure.

L’autre était un vieillard à physionomie démoniaque, une espèce de rictus balafrait ce visage couturé de rides.

Il était accroupi plutôt qu’assis sur son billot, et il s’occupait très consciencieusement à aiguiser son couteau.

Or ce vieux qui semblait se préparer à quelque besogne de bourreau, c’était Gilles.

Le jeune, c’était Gillot.

Expliquons, en quelques mots, comment Gillot se trouvait dans cette cave alors que la plus élémentaire notion de prudence eût dût lui conseiller de mettre le plus d’espace entre lui et son digne oncle.

Gillot avait reçu du ciel un certain nombre de vices en partage. IL était poltron, cafard, libidineux ; gourmand ou plutôt goinfre, paresseux, fainéant, méchant