Page:Zevaco - Le boute-charge, 1888.djvu/145

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
135
LE BOUTE-CHARGE

de joie et d’énergie, ses défaillances et ses bonnes volontés, ses bassesses et sa grandeur d’âme. — Voila un bien gros mot pour un être si évidemment inférieur à l’homme. Mais qu’on ne se hâte pas de me taxer d’exagération sentimentale. Sans vouloir essayer une démonstration pédagogique de la spiritualité des animaux, les observations que j’ai recueillies me permettent d’affirmer hardiment que le cheval n’est pas si fort au-dessous de l’homme qu’on veut bien le croire, et que l’éducation peut développer en lui d’étonnants instincts de sagacité, — pour ne pas employer de mot qui prêterait à controverse.

Et parmi ces centaines d’individus de tous types et de toutes races, habitués à la discipline, vivant de cette vie commune, toute spéciale du soldat, combien de caractères différents, combien d’intelligences et de stupidités, de résignations et de révoltes. Il y a le mauvais sujet et le bon garçon ; le carottier et loyal serviteur ; le névrosé, le bien équilibré.

Voici les chevaux au pansage. On vient de