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Page:Zevaco - Le boute-charge, 1888.djvu/180

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LE BOUTE-CHARGE

uhlans aperçus. Les questions pleuvent ; on écoute religieusement, avec des frémissements d’impatience le récit de cette première escarmouche.

De temps à autre, un cheval brise sa corde, se précipite à travers les lignes, au milieu des cris, des ruades, des hennissements ; après quelques minutes de tapage et de désordre, le fugitif est ramené à son poste, les chevaux recommencent à mâchonner, le nez à terre, l’encolure tendue, les jambes arquées.

Enfin, sur l’emplacement des feux, les cavaliers roulés dans leurs manteaux s’allongent et essaient de dormir, les pieds au foyer soigneusement entretenu à tour de rôle. Quelques-uns parviennent à fermer les paupières. Mais pour la plupart, le froid qui les pénètre dès qu’il ne sont plus en mouvement, les pensées confuses qui les assaillent sont autant de causes d’insomnie.

Dormir !… des visions où dansent des fantômes cuirassés secouent, réveillent en sursaut. Cependant, la fatigue est lourde.