Page:Zevaco - Le boute-charge, 1888.djvu/187

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
177
LE BOUTE-CHARGE

— Vous savez que c’est au camp de Châlons que nous manœuvrons cette année ?

— Ah, diable !… au camp ?

— Déjà les manœuvres !

— Il semble que nous en revenions.

— Il faudra se préparer, reprend le capitaine, commencer à vérifier plus minutieusement la ferrure, passer des revues de harnachements, dresser la liste des partants…

— Moi, mon capitaine, j’ai Pornet que je voudrais bien laisser.

— Pourquoi donc ?

— C’est un rossard.

— Raison de plus pour l’emmener. La route le formera peut-être.

Depuis ce moment, émotion à jet continu, grand travail en séries. Ce n’est pas qu’on ne soit prêt : s’il le fallait, si l’ordre arrivait, dés ce soir nous pourrions partir. Mais les manœuvres d’automne sont un plaisir, un vrai régal que le dragon, en bon gourmet, s’excite à savourer en dégustant les hors-d’œuvre préparatoires. Nous compliquons a dessein les diffi-