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Page:Zevaco - Le boute-charge, 1888.djvu/22

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LE BOUTE-CHARGE

à quémander ; aucun protecteur à importuner humblement : c’est ton mérite seul qui comptera. Tu seras donc un homme libre dans toute l’acception du mot, libre de cette liberté qui s’acquiert seulement par la stricte exécution du devoir.

Ta famille ? Regarde autour de toi. Tu n’as ici que des frères, de bons et loyaux camarades qui ne demandent pas mieux que de devenir tes amis, qui te plaisanteront un peu sur tes premières gaucheries, mais qui te seront dévoués, qui seront prêts à tout partager avec toi, pourvu que, de ton côté, tu abandonnes les idées sombres et acceptes la fraternité qu’ils t’offrent sans phrases, dans une poignée de main.

Quant à toutes les fiertés que tu peux avoir au cœur, si ombrageux que tu sois, tu es l’égal de tes égaux ; toutes les positions sociales, toutes les intelligences se coudoient, sans qu’il y ait promiscuité, et sont ici au même niveau. — Tu peux être l’égal de tes supérieurs ; rien ne t’empêchera, avec du travail,