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LE BOUTE-CHARGE

le feu aux poudres et amené peut-être de grands malheurs. Le beau sang-froid du capitaine a sauvé la situation. Aux premières insultes ont succédé le silence, puis des cris de sympathie. À trois heures, il n’y a plus sur la place qu’une centaine de forcenés…


Le père Lemereur est un voleur…
Il a volé tous ses tisseurs.


— Il faut pourtant en finir, murmure le capitaine.

Et à la tête d’un seul peloton, il s’avance au pas. Les derniers meneurs reculent lentement. Quelques bousculades se produisent, puis enfin, la dispersion. Un quart d’heure plus tard, la place est déserte ; les rues avoisinantes sont paisibles. Le silence est profond, l’obscurité complète ; et nous pouvons aller nous reposer dans quelques auberges restées ouvertes pendant que la fabrique est surveillée par un poste. Il est quatre heures du matin lorsque après avoir placé nos chevaux dans les écuries du