un rallye. Il put paresser des semaines entières à l’écurie : il eut à dévorer des 60 kilomètres en une demi-journée. Il fut monté un peu par tout le monde ; personne ne voulut le garder. Soumis à tous les systèmes de dressage connus et inconnus, il ne consentit jamais à ramener l’encolure et abaisser le nez : les plus habiles écuyers du 29e usèrent en vain sur cette bouche de sauvage leurs doigtés de rênes les plus délicats. Il reçut des corrections et prit l’homme en haine : les coups de fourche en firent un méchant.
Fend-l’Air, classé dans la catégorie des rosses qu’on laisse au râtelier les jours de prise d’armes, vécut délaissé, oublié. Cela dura des années. Il vieillissait : deux grands trous profonds se creusaient au-dessus des yeux qui prenaient une expression morose. Ses jambes se bosselaient.
Il commençait a dépérir lorsqu’il fut donné en consigne à Bernard.
Il y a parfois de mystérieuses affinités qui unissent deux êtres ; de certaines harmonies